Et si la confidentialité d’un outil de coaching n’était pas synonyme de mystère malveillant, mais d’une intention professionnelle ? Beaucoup se demandent pourquoi certains coachs gardent des techniques pour eux. Dans cet article je vous explique, avec bienveillance et clarté, les raisons légitimes et les risques potentiels, pour que vous sachiez comment choisir et vous protéger tout en bénéficiant du meilleur accompagnement possible.
La nature des « outils secrets » : définitions et réalités
Quand on parle d’outils secrets en coaching, il s’agit rarement d’artefacts ésotériques. Il s’agit plutôt de méthodes, de protocoles, de formulations, ou d’enchaînements d’exercices qui ne sont pas partagés publiquement. Ces outils peuvent être :
- des variantes propriétaires d’approches connues (ex. : une adaptation personnelle d’un exercice de visualisation) ;
- des protocoles issus d’expériences cliniques ou de pratique intensive, testés par le coach ;
- des formulations précises (phrases, métaphores) qui créent l’effet attendu ;
- des outils pédagogiques structurés (fichiers, grilles d’évaluation) réservés aux clients ou aux stagiaires d’une formation.
La réalité quotidienne des coachs implique souvent un mélange : une base théorique reconnue (psychologie positive, PNL, approches cognitives, mindfulness, etc.) enrichie d’outils développés sur le terrain. Ces outils deviennent secrets lorsqu’ils sont transmis uniquement dans des cadres protégés (séances privées, formations certifiantes, supervision) plutôt que diffusés librement sur un blog.
Quelques nuances importantes :
- Propriété intellectuelle vs. confidentialité clinique : garder une technique pour préserver un avantage commercial n’est pas la même chose que protéger la sécurité d’un client.
- Secret professionnel : les coachs ne sont pas tous soumis au même niveau de secret que les soignants, mais la confidentialité des échanges reste une pratique éthique.
- Mise en scène : parfois le maintien d’un voile autour d’un outil sert aussi l’effet psychologique (curiosité, engagement) ; c’est intentionnel mais doit rester responsable.
En pratique, un outil « secret » peut très bien reposer sur des principes connus. Ce qui change, c’est la manière, le dosage, l’ordre et le contexte d’application. Comprendre ça vous aide à distinguer entre ce qui relève d’une vraie compétence et ce qui cache du « marketing de mystère ».
Pourquoi les coachs gardent-ils certains outils confidentiels ?
Plusieurs motivations, légitimes ou discutables, expliquent la discrétion autour de certains outils.
- Protection de la qualité et de la sécurité
- Certains protocoles peuvent provoquer des réactions émotionnelles fortes. Les coachs responsables préfèrent les utiliser dans un cadre sécurisé, avec une formation préalable et une supervision. Ne pas divulguer ces outils permet d’éviter des utilisations inadaptées par des non-formés.
- Avantage professionnel et modèle économique
- Un outil efficace devient parfois la signature d’un coach. Le garder exclusif protège un investissement de temps (recherche, mise au point) et permet de financer des formations ou du mentorat. C’est courant dans toute profession qui innove.
- Efficacité liée à l’effet de surprise et à l’attente
- L’ordre, la formulation et le timing comptent. Révéler une technique peut en diminuer l’impact. L’élément de surprise, ou la suspension de croyances, aide parfois le client à s’engager plus pleinement.
- Respect du cadre thérapeutique et confidentialité client
- Certains outils ont été conçus suite à des cas cliniques ou des expériences sensibles. Le coach les protège par respect pour les personnes concernées.
- Stratégies pédagogiques et propriété intellectuelle
- Pour garantir une transmission contrôlée (qualité d’enseignement, supervision), certains outils ne sont partagés qu’au sein de formations certifiantes. Ça assure la fidelity de l’application.
- Risques d’abus et d’utilisation non éthique
- Une technique puissante, mal utilisée, peut blesser. Restreindre l’accès sert parfois à limiter les risques d’abus (manipulation, pratiques non consenties).
Ces raisons peuvent coexister. L’important est d’évaluer si la confidentialité est mise au service du client (sécurité, qualité) ou de l’intérêt exclusif du coach (marketing opaque, rétention d’information).
Les bénéfices et les risques pour les clients
Pour vous, la présence d’outils « secrets » chez un coach peut être une bonne ou une mauvaise chose. Voici un panorama concret, avec des signes à repérer.
Bénéfices potentiels
- Qualité et profondeur : un outil peaufiné peut accélérer la transformation.
- Sécurité émotionnelle : utilisé dans un cadre encadré, il permet d’aborder des sujets sensibles sans heurter.
- Engagement renforcé : l’originalité d’une méthode crée du sens et motive le passage à l’action.
- Accès à une expertise : vous bénéficiez d’années de pratique condensées.
Risques potentiels
- Manque de transparence : si vous ne comprenez pas ce qui va se passer, vous risquez de ne pas donner un consentement éclairé.
- Manipulation : des formulations persuasives, mal employées, peuvent orienter au lieu d’autonomiser.
- Pseudo-science : certains outils sont vendus comme innovants mais manquent de fondement.
- Dépendance : une méthode trop dirigiste peut empêcher le client de développer ses propres ressources.
Checklist pour évaluer un coach qui dit utiliser des outils confidentiels
- Le coach explique-t-il les objectifs et les risques potentiels ?
- Y a-t-il un cadre (contrat, consentement, confidentialité) ?
- Propose-t-il des alternatives si vous refusez une méthode ?
- Le coach a-t-il supervision, formation ou certification reconnue ?
- Pouvez-vous obtenir une description générale du principe sans les détails techniques ?
Anecdote (anonyme) : j’ai accompagné une cliente bloquée par un trauma. J’ai utilisé un protocole que je ne détaille pas publiquement parce qu’il nécessite un cadre sécurisé. Avant de l’appliquer, je lui ai expliqué le principe, les possibles réactions, et obtenu son accord écrit. Ça a permis une reconstruction rapide et respectueuse. Sans cette préparation, la même technique, utilisée sans consentement, aurait pu être déstabilisante.
En résumé : un outil secret peut être une valeur ajoutée, à condition que votre consentement éclairé, votre sécurité et votre autonomie restent prioritaires.
Éthique et transparence : trouver l’équilibre
La responsabilité première du coach est la sécurité et l’autonomie du client. La confidentialité d’un outil ne doit jamais être une excuse pour éviter d’informer ou manipuler.
Principes éthiques à appliquer
- Consentement éclairé : avant toute technique, vous devriez connaître les objectifs, les bénéfices attendus et les risques possibles. Une description générale suffit si les détails techniques doivent rester internes.
- Alternative et liberté : si vous refusez l’utilisation d’un outil, le coach doit proposer une autre voie.
- Supervision et formation : les techniques puissantes doivent être pratiquées sous supervision et validées par une formation reconnue.
- Documentation et traçabilité : pour des interventions sensibles, le coach doit laisser une trace (notes, protocoles) accessible en cas de besoin éthique ou légal.
- Non-manipulation : l’utilisation d’une technique ne doit jamais viser à imposer la volonté du coach, mais à révéler les ressources du client.
Comment ça se traduit concrètement ?
- Contrat initial clair (durée, objectifs, méthodes possibles).
- Discussion préalable à chaque intervention majeure.
- Possibilité de pause ou d’arrêt si le client se sent mal à l’aise.
- Transparence sur la formation du coach et, si nécessaire, accès à la preuve de supervision.
En tant que coach, je privilégie toujours la clarté : je partage le principe d’un outil, son objectif et ses effets potentiels, puis j’obtiens votre accord. Le détail opérationnel souvent reste dans le cadre professionnel pour des raisons de sécurité et d’efficacité. C’est un compromis entre transparence et responsabilité.
Comment choisir un coach quand des outils sont cachés ?
Prendre sa décision doit être simple et sécurisant. Voici une feuille de route pratique.
Questions à poser lors du premier contact
- « Pouvez-vous expliquer en termes simples l’objectif de cet outil ? »
- « Quels sont les risques possibles et comment les gérez-vous ? »
- « Proposez-vous une alternative si je refuse ? »
- « Êtes-vous supervisé ? Avez-vous des références ? »
- « Puis-je rencontrer un ancien client (anonymisé) qui témoigne ? »
Signes de confiance
- Le coach accepte de décrire le principe et les risques.
- Il propose un contrat clair et des règles de confidentialité.
- Il parle de supervision et de limitations de sa pratique.
- Il offre un temps d’essai ou une première séance d’évaluation.
Signes d’alerte
- Refus total d’expliquer même le principe.
- Pression pour accepter la méthode immédiatement.
- Promesses absolues (« garantie de résultat »).
- Absence de formation ou de supervision vérifiable.
Petit tableau récapitulatif
| Bonnes pratiques | Signes d’alerte |
|---|---|
| Consentement expliqué | Secret total sans explication |
| Supervision / formation | Promesses garanties |
| Alternatives proposées | Pression ou urgence artificielle |
| Documentation du processus | Refus de contrat écrit |
Ce que vous pouvez demander dès aujourd’hui
- Une description simple de la méthode et de ses effets.
- Les objectifs concrets de l’intervention.
- Un accord écrit précisant votre droit d’arrêt.
Conclusion pratique : vous avez le droit de demander, d’hésiter et d’exiger de la clarté. Un bon coach respectera votre curiosité et votre besoin de sécurité. Si un outil est gardé pour des raisons éthiques et de qualité, ça peut être une preuve de professionnalisme ; si c’est pour créer du mystère commercial, soyez prudent.
La confidentialité d’un outil de coaching peut être légitime — pour la sécurité, la qualité et la protection d’un travail approfondi — ou problématique, quand elle sert le mystère plutôt que le client. Vous avez le droit d’exiger des explications claires, un consentement éclairé et des alternatives. Commencez par poser trois questions simples à votre coach : quel est l’objectif, quels sont les risques, et quelles alternatives proposez-vous ? Vous méritez un accompagnement qui vous protège et vous autonomise. Si vous le souhaitez, je peux partager un modèle de contrat ou une liste de questions à poser lors d’une première séance.